Tsy mahagaga an'i Du Cabiau a Kinshasa raha tsy rototra akory ireo mpijery manoloana izay tsy fahatanterahana nandritra ny Fihaonambe mikasika ny sarimihetsika Eorôpeana [festival du film européen] notanterahina tany Kinshasa, ary dia manararaotra mizara izay fijeriny ny fihetsiky ny mponina manoloana ny fidangan'ny fisondrotry ny vidin-tsakafo any Kôngô (RDK) izy :
Observant la vie à Kinshasa, la pénibilité du quotidien, on est en droit de se demander comment il est possible de survivre dans un tel environnement. Comment cette ville n’entre-t-elle pas dans une colère dévastatrice ? Comment ne plonge-t-elle pas dans le chaos alors que les structures étatiques semblent encore bien fragiles pour pouvoir l’en empêcher ? Sans structures formelles efficaces, cette ville devrait se désintégrer ou au moins, mourir à petit feu.
La montée des prix des denrées alimentaires devait être la goutte, la dernière, celle qui ferait déborder le vase. Et pourtant non! Pas encore. Kinshasa continue à vivre, à porter son fardeau. Sa souffrance est un peu plus intense aujourd’hui qu’hier mais l'équilibre tient toujours. Curieusement, cette stabilité est peut-être moins fragile qu’il n’y paraît. Kinshasa supporte […]
C’est ainsi que la hausse des prix est digérée par la société. Chacun exigeant un peu plus de ceux sur qui il exerce une forme ou une autre d’influence. Le policier demandera un peu plus à l’automobiliste, le journaliste à l’homme politique, l’enseignant aux parents d’élèves… et ainsi de suite. Reste qu’une frange importante de la population se trouve forcément en bas de cette pyramide sociale. Ceux là n’ont personne sur qui se payer pour compenser la hausse des prix. Mais ceux là sont à ce point marginalisés, à ce point fragilisés qu’ils n’ont aucun moyen de contester le système. Ils encaissent les chocs, impuissants, développant un peu plus leur tolérance à la souffrance… jusqu’au jour du point de non retour.